Le projet CASTOR vise à étudier comment les couverts végétaux peuvent être associés aux cultures céréalières pour réduire le besoin en intrants (engrais, pesticides…). Nous cherchons avec une expérimentation terrain à proposer des modèles agricoles plus durables.
Pourquoi cette thématique de recherche ?
Depuis plusieurs années, nous travaillons sur les légumineuses comme couverts végétaux ou « plantes de services » car elles sont très utilisées en agriculture pour leur capacité à protéger et améliorer les sols, concurrencer les adventices et leur qualité d’engrais naturels.
Quels sont les enjeux de ce programme de recherche ?
L’objectif est de comprendre le comportement de ces couverts végétaux en association avec des cultures céréalières. Les légumineuses sont largement utilisées en agriculture du fait de leur capacité à développer une symbiose avec certaines bactéries du sol, qui leur permet de capter l’azote de l’air et donc d’enrichir naturellement le milieu, sans avoir recours à des engrais de synthèse. L’idée est donc de profiter de cette propriété pour réduire les intrants.
La démarche participative de CASTOR
Nous collaborons avec une dizaine d’agriculteurs en bio ou non, sur une zone couvrant une large gamme de sols et de systèmes de production agricole. Le terrain est un vrai appui car il permet d’identifier les techniques efficaces dans différents contextes, d’évaluer les services fournis par les couverts et donc de proposer des résultats concrets et utiles aux agriculteurs intéressés.
Les expérimentations mises en place ont été conduites au cours d’années particulièrement contraignantes, avec des printemps secs et des étés chauds. Cela n’a pas facilité la pousse des couverts et a impacté nos résultats mais il est clair que ce genre de situations est amené à se multiplier à l’avenir. Le changement climatique est très prégnant sur ce projet et nous devons adapter nos systèmes avec de nouvelles espèces, et surtout de nouvelles stratégies d’insertion de ces couverts, pour y faire face.
La conduite des couverts peut en effet être une réponse à ces changements climatiques et le projet CASTOR amène des résultats intéressants pour y réfléchir. Actuellement, nous finalisons le suivi de nos réseaux. Notre objectif est de valoriser ce que nous avons appris. La technique est validée, mais nous avons encore besoin de références. Des documents ressources destinés aux agriculteurs, conseillers et autres acteurs du monde agricole vont être produits. C’est un projet orienté vers l’action, où les agriculteurs testent le dispositif, ce qui permet de construire ensemble les prototypes de couverts de demain, au plus près du terrain.
C’est une technique délicate car nous remplaçons les intrants de synthèse (engrais, pesticides), plus faciles à utiliser, à doser, par du vivant. C’est donc plus aléatoire avec une prise de risque que nous devons minimiser. Nous avons des agriculteurs intéressés par ces techniques. Nous souhaitons garder le lien avec eux pour permettre une continuité.
Terra Isara finance ce programme car cela permet d’agir pour de nouvelles méthodes concrètes de diminution des intrants en cultures agricoles. Avec l’évolution climatique, nous devons réfléchir à des stratégies plus flexibles. Cela amène plus de complexité dans la gestion des systèmes agricoles. Il nous faut alors amener toujours plus de connaissances, de compréhension des mécanismes à l’œuvre, avec des recherches scientifiques appuyées par une expérimentation terrain.